L’année 2022 a été difficile pour les investisseurs, car c’est l’une des premières fois que les obligations et la plupart
des marchés des actions ont connu des baisses de plus de 10 %. Cependant, les opportunités naissent souvent de
l’adversité. Bon nombre des facteurs qui ont précipité ces baisses, soit l’inflation et les rendements obligataires,
pourraient être sur le point de culminer, tandis que les valorisations actuelles du marché offrent aux investisseurs
le potentiel de rendements plus élevés à long terme.
Compte tenu de la chute brutale des marchés obligataires et des actions, la plupart des investisseurs se posent deux
questions très différentes, mais aussi très similaires :
- Investisseurs peu enclins au risque : de combien le marché pourrait-il encore chuter?
- Les investisseurs ayant une plus grande tolérance au risque : est-ce le bon moment pour acheter?
S’il est extrêmement difficile de déterminer quand un marché a atteint son niveau le plus bas, certaines données
constructives indiquent que nous entrons actuellement dans un environnement d’investissement plus favorable.
FACTEURS À L’ORIGINE DE LA BAISSE DU MARCHÉ
Les marchés des actions ont été portés à la hausse ces dernières années en raison de la faiblesse des rendements
obligataires, d’un taux d’inflation constamment bas, d’un environnement géopolitique stable, des énormes dépenses de relance des gouvernements et de la forte croissance des bénéfices des sociétés. Nombre de ces facteurs semblent s’être inversés, les investisseurs s’inquiétant de la persistance de taux d’inflation élevés, de la hausse des rendements obligataires, de la diminution des mesures de relance gouvernementales, de la récente invasion de l’Ukraine par la Russie et de l’incertitude quant à la capacité des sociétés à continuer à dégager des marges bénéficiaires élevées. Les actions et les obligations ont baissé en tandem en raison de ces préoccupations, mais comme expliqué ci-dessous, le marché a peut-être réagi de manière excessive.
INFLATION
À part peut-être la fin des années 1970 et les années 1980, peu d’entre nous se souviennent d’une époque où les articles depresse sur la hausse des coûts étaient plus nombreux. L’essence, les loyers, les voitures, les matériaux de construction, les produits alimentaires et la plupart des biens de consommation ont connu des augmentations de prix à deux chiffres au cours des douze derniers mois. Les banquiers centraux affirmaient auparavant qu’une grande partie de cette inflation était transitoire. Cependant, ils ont admis depuis fin 2021 qu’une bonne partie de ces hausses de prix sont persistantes.
En mars 2022, l’inflation aux États-Unis a atteint 8,5 %, son niveau le plus élevé depuis 40 ans. Généralement, le moyen
de réduire l’inflation est d’augmenter les taux d’intérêt et/ ou de réduire les dépenses publiques. Par conséquent, les
consommateurs ont cessé de faire monter les prix, ce que l’on appelle aussi la destruction de la demande. Les investisseurs sont préoccupés par le fait que soit :
1) les banquiers centrauxne parviennent pas à maîtriser l’inflation, ce qui entraînerait une période de stagflation (l’économie connaît alors une croissance faible ou négative, mais l’inflation reste élevée), ou
2) la croissance économique devienne négative, ce qui nous conduirait à une profonde récession. Bien que nous ne sachions pas comment ni quand nous sortirons de cette période de forte inflation, certains signes indiquent que les craintes d’inflation pourraient être exagérées.
1.L’inflation pourrait avoir atteint un sommet. Bien qu’il ne s’agisse que d’un point de données, le taux d’inflation aux États-Unis a diminué en avril, passant de 8,5 % en mars à 8,3 % en avril. Nous constatons également une forte baisse des ventes de logements, des nouvelles demandes de prêts hypothécaires et une accumulation des stocks, autant de signes d’une diminution des dépenses de consommation. Les rendements des titres du Trésor protégés contre l’inflation (TIPS), qui constituent le meilleur indicateur des prévisions d’inflation pour les cinq prochaines années, ont baissé à environ 3,2 %, contre 3,7 % plus tôt cette année.
2.Coûts de la main-d’oeuvre. Dans les années 1970, il y a eu une inflation par les salaires. Il s’agissait d’une augmentation importante des salaires, souvent par le biais de contrats de travail syndicaux, qui entraînait une hausse des coûts. Ce phénomène est peu probable aujourd’hui, car le taux de syndicalisation est beaucoup plus faible et les entreprises peuvent substituer davantage de dépenses technologiques à la main-d’oeuvre.
3.Politique gouvernementale. Une partie de l’inflation est due à des décisions politiques susceptibles de changer, comme la politique chinoise « zéro COVID-19 », qui a conduit à la fermeture d’usines et même de villes.
4.Consommation accrue de services. Pendant les premiers stades de la pandémie, les gens ont acheté plus de choses. Maintenant que la plupart des économies ont complètement rouvert, une grande partie des dépenses est consacrée aux services, de sorte que la demande de produits manufacturés est moindre.
5.La hausse des prix des produits de base va probablement se stabiliser. Les prix du pétrole ont augmenté de 70 % au cours de l’année écoulée, mais ils ont baissé de plus de 10 % par rapport à leur récent pic de 123 dollars le baril à la fin du mois de mars, et se négocient dans une fourchette plus étroite depuis deux mois. Les prix du cuivre ont plus que doublé depuis leur plus bas niveau en 2020, mais sont en baisse sur un an.
Si le marché est au comble du pessimisme concernant l’inflation, même de petites baisses ou une stabilisation pourraient être considérées comme positives pour les actions et les obligations.
RENDEMENTS OBLIGATAIRES
La crainte que les banques centrales augmentent massivement les taux d’intérêt est liée aux craintes d’inflation. Actuellement, le marché obligataire s’attend à environ neuf hausses supplémentaires (augmentation de 2,25 %) en plus des trois (0,75 %) qui ont déjà eu lieu. C’est pourquoi le rendement des obligations américaines à 10 ans est passé d’environ 1,5 % l’année dernière à environ 3 % cette année. Mais, comme pour l’inflation, certains signes indiquent que le marché a peut-être anticipé des rendements obligataires plus élevés ou un taux d’intérêt à long terme plus élevé que ce qui pourrait réellement se produire.
1.Les rendements obligataires pourraient avoir atteint un sommet. Les obligations d’État américaines à 10 ans ont atteint ce qui pourrait être un pic cyclique de 3,17 % début mai et se situent actuellement à 2,9 %. Sachant que le taux d’intérêt actuel de la Réserve fédérale (banque centrale américaine) est de 0,87 %, cela implique 8,5 hausses supplémentaires des taux d’intérêt et la probabilité que les obligations restent proches de 3 % au cours des neuf prochaines années.
2.Banques centrales et récessions. En général, lorsque la Réserve fédérale augmente les taux à ce rythme, une récession s’ensuit, ce qui l’amène à baisser les taux d’intérêt par la suite pour stimuler l’économie. Même si nous atteignons des taux d’intérêt de 3 % ou plus, il est fort possible qu’ils ne restent pas à ce niveau à long terme.
3.Endettement. Beaucoup d’entre nous se souviennent d’une époque où les taux d’intérêt de 5 % et plus, voire à deux chiffres, étaient la norme dans les années 1980, 1990 et une partie du milieu des années 2000, mais étant donné le niveau massif de la dette des ménages (environ 180 % de la dette par rapport au PIB au Canada) et de la dette publique, de petites augmentations des taux d’intérêt peuvent avoir des répercussions beaucoup plus importantes qu’auparavant, ce qui risque de limiter les augmentations des taux d’intérêt.
GMA CI | Gestion d’actifs multiples (GAM CI) augmente sa pondération en obligations d’État et de sociétés, car le rapport risque-rendement est devenu beaucoup plus convaincant. Les obligations d’État offrent désormais des rendements d’environ 3 %. De nombreuses obligations de sociétés offrent des rendements supérieurs à 4 %. Les obligations à haut rendement offrent un rendement supérieur à 6 %. Étant donné que GAM CI estime que les rendements obligataires pourraient chuter à 2,5 % ou moins, un investisseur obligataire devrait collecter son rendement et potentiellement réaliser des gains en capital. Cela signifie qu’un portefeuille obligataire devrait dégager des rendements annuels à un chiffre (3 à 6 %) par rapport aux niveaux actuels.
GÉOPOLITIQUE
L’invasion par la Russie de l’Ukraine, un pays démocratique souverain, est une tragédie qui a déjà fait des milliers de morts et entraîné une destruction se chiffrant en milliards de dollars. Mais le conflit semble n’avoir eu qu’une faible incidence sur les marchés, si ce n’est de maintenir les prix du pétrole et de certaines matières premières à la hausse. La résistance ukrainienne a repoussé l’armée russe et l’Ukraine a récupéré certains territoires perdus au début du conflit. La Russie a abandonné ses plans initiaux et réduit l’ampleur de sa campagne militaire, tandis que l’adhésion à l’OTAN et son importance augmentent. Les craintes initiales de voir la Russie attaquer d’autres nations ou la Chine utiliser ce contexte pour envahir Taïwan s’estompent également. Bien que nous ne puissions pas dire comment ou quand cette guerre se terminera, la réalité semble être moins désastreuse que prévu initialement. Souvent, le fait que des événements géopolitiques ou macroéconomiques se révèlent moins désastreux que ce que l’on craignait au départ peut faire grimper les marchés.
VALORISATION DES MARCHÉS DES ACTIONS
Le marché boursier est l’un des rares endroits où les acheteurs reculent devant les bonnes affaires. Alors que nous sommes appelés à acheter à bas prix et à vendre à prix élevé, la réalité est que la plupart des investisseurs se sentent plus à l’aise lorsqu’ils investissent lorsque les marchés sont en hausse, et deviennent plus inquiets, retirant souvent de l’argent des actions, lorsque les marchés baissent. Pourquoi?
L’être humain est préprogrammé pour être peu enclin au risque. La finance comportementale, qui étudie les influences psychologiques sur les investisseurs et les marchés des capitaux, révèle que la douleur d’une perte d’investissement est deux fois plus forte que la joie de ses gains. Par conséquent, les investisseurs sont peu enclins au risque, c’est-à-dire qu’ils cherchent davantage à éviter les pertes qu’à générer des gains avec leurs investissements. En effet, pendant les périodes de baisse des marchés, les niveaux de cortisol dans l’organisme augmentent, ce qui rend les investisseurs plus réfractaires au risque, désireux de protéger leur capital, même si les prix plus bas du marché offrent de meilleures opportunités d’achat. DALBAR Inc., une société de recherche sur les investissements, a constaté que les investisseurs en actions qui tentent d’anticiper le marché ou de rechercher la performance ont obtenu environ deux tiers du rendement du marché des actions au cours des 30 dernières années1. Les investisseurs en fonds équilibrés ont obtenu des résultats encore plus mauvais, avec un gain de seulement 2,6 % entre 1998 et 2017, contre 6,8 % pour un portefeuille équilibré2. Les investisseurs devraient se concentrer sur le bénéfice du temps passé sur le marché, qui a historiquement évolué à la hausse sur des périodes plus longues, plutôt que d’essayer de suivre le marché.
BÉNÉFICES ET PERFORMANCE DU MARCHÉ
Au cours des premiers mois de 2022, l’indice S&P 500 avait chuté de près de 20 % par rapport à son sommet, le NASDAQ de près de 30 % et l’indice MSCI Monde de plus de 15 %. Mais étonnamment, la plupart des sociétés ont enregistré une forte croissance de leurs bénéfices au premier trimestre 2022. Selon FactSet, 77 % des sociétés du S&P 500 ont déclaré une croissance des bénéfices par action supérieure aux estimations, avec un battement moyen de 5 %, et 74 % de ces sociétés ont également battu les estimations de revenus. Globalement, les analystes s’attendent à ce que les bénéfices augmentent de 10 % en 2022. Les valorisations sont devenues plus attrayantes, le S&P 500 se négociant à environ 16,6 fois les bénéfices à terme au 13 mai 2022, ce qui est inférieur aux moyennes sur 5 et 10 ans de 18,6 et 16,93. La plupart des autres marchés développés et émergents se négocient à des ratios C/B encore plus bas. Les marchés des actions peuvent devenir moins chers, mais aux évaluations actuelles, selon GAM CI, le marché n’est pas coûteux et devrait offrir des rendements à un chiffre de niveau moyen à élevé au cours des prochaines années.
POSSIBILITÉS
La baisse des valeurs du marché offre davantage d’opportunités aux investisseurs actifs. Les banques canadiennes se négocient actuellement à seulement 10,5 fois les bénéfices et offrent des rendements de dividendes supérieurs à 4 %4. De nombreuses FPI de haute qualité dans les secteurs résidentiels et industriels en plein essor ont connu des baisses de prix de plus de 20 % malgré des fondamentaux solides, et beaucoup se négocient au même niveau qu’il y a quelques années malgré des gains de plus de 30 % dans leur portefeuille immobilier. Les valeurs technologiques ont chuté de 20 à 80 %, offrant aux investisseurs certaines des opportunités d’achat les moins coûteuses depuis des années. Google se négocie désormais plus près d’une valeur sûre, à un peu plus de 17 fois les bénéfices prévus pour 2023, alors qu’il dispose de montagnes de liquidités et d’un taux de croissance élevé. Nvidia Corp., le principal fournisseur de micropuces pour l’IA et les jeux vidéo, a vu son cours chuter de près de 50 % malgré des prévisions de croissance des bénéfices de plus de 20 % pour chacune des deux prochaines années (les semi-conducteurs sont également l’un des secteurs privilégiés par GAM CI). C’est ce genre d’opportunités d’investissement que les gestionnaires de portefeuille de Gestion mondiale d’actifs CI examinent dès maintenant pour générer une surperformance à l’avenir.
QUESTIONS QUE LES INVESTISSEURS DEVRAIENT SE POSER
Les investisseurs conservateurs et les investisseurs axés sur la croissance veulent tous deux savoir quand et à quel niveau les marchés peuvent atteindre un plancher pour déterminer s’ils doivent acheter ou vendre maintenant. Malheureusement, il est extrêmement difficile de déterminer quand cela se produira. Les investisseurs devraient plutôt se poser les questions suivantes :
1.Est-ce que je réalise les rendements cibles de mon plan financier à long terme?
Un certain risque d’investissement est nécessaire pour récolter des récompenses financières. Votre énoncé de politique de placement (EPP) a été conçu de manière à ce que vous preniez un niveau de risque approprié par rapport à votre horizon temporel, à votre tolérance au risque et à vos objectifs pour atteindre vos objectifs à long terme. Si la réponse est oui, continuez à laisser l’EPP jouer en votre faveur.
2.Existe-t-il des opportunités d’investissement intéressantes dans l’environnement actuel?
Actuellement, les valorisations sont faibles à raisonnables. Les attentes du marché ont peut-être été trop pessimistes en ce qui concerne l’inflation et les rendements obligataires, et certaines sociétés de valeur et de croissance de grande qualité sont actuellement en vente. La réponse est donc oui.
Cette année a connu un début difficile pour les investisseurs, mais nous pensons que la plupart des mauvaises nouvelles ont déjà été prises en compte. Bien que les marchés puissent baisser à court terme, l’environnement de marché actuel est attrayant pour les investisseurs qui ont une perspective à long terme et qui souhaitent obtenir des rendements à un chiffre, moyens ou élevés, et accroître leur patrimoine global.
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